La main-d’œuvre augmentée : comment une entreprise fait le lien entre l’IA et l’humain
En combinant l’apprentissage automatique centré sur l’humain et la génération de contextes intelligents, contextere développe un assistant personnel intelligent capable de fournir des renseignements utiles au point de service. Son logiciel industriel conjugue la puissance de l’intelligence artificielle et des données de l’Internet des objets pour fournir aux employés les bonnes informations, au bon moment, sur le bon appareil. Le chef de la direction Gabe Batstone partage sa vision d’un avenir où l’automatisation est au service des travailleurs.
Les enjeux de la main-d’œuvre ouvrière
Au cours des dernières années, l’adoption de technologies émergentes et d’outils numériques par les entreprises industrielles a permis d’améliorer considérablement les conditions sur les chantiers. Or, malgré ces avancées, les défis de la main-d’œuvre ouvrière demeurent nombreux.
Il est clair que, dans ce contexte, la modernisation est un combat pour les cols bleus. Or, si l’industrie est prête pour le progrès, c’est justement parce que ces emplois – ceux des hommes et des femmes qui gagnent leur vie de leurs mains – n’ont presque pas changé depuis 20 ans.
L’avenir du travail : Iron Man contre Skynet
Hollywood nous offre deux visions de l’avenir du travail manuel.
- Skynet. La montée de la robotisation et de l’automatisation, qui promet plus de productivité et de commodité, sans échapper à la triste réalité d’un monde entièrement automatisé.
- Iron Man. Augmenter le travailleur industriel en lui fournissant la bonne information au bon moment sur le bon appareil, en exploitant les avantages de l’informatique et en les combinant aux qualités humaines innées comme la curiosité, la créativité et l’empathie.
En tant qu’entreprise industrielle spécialisée en intelligence artificielle (IA) et en rendement humain, nous avons un faible pour la deuxième vision. En combinant l’ingéniosité des êtres humains à l’IA, nous pourrons améliorer la productivité et la sécurité, tout en réduisant les temps d’arrêt. L’innovation technologique et la création d’emplois ne sont pas incompatibles. En fait, pour parvenir à ces deux fins et contrer les menaces d’un monde globalisé et connecté, il faudrait rapprocher l’IA et l’humain. Car en mettant l’IA dans les mains de l’homme, non seulement permettrons-nous aux ouvriers et aux ouvrières d’acquérir de nouvelles compétences, de travailler dans des conditions plus sûres et d’être plus productifs, nous stimulerons aussi l’économie de façon durable.
Chez contextere, nous croyons que cette vision se réalisera si l’on suit quatre lignes directrices. D’abord, les mégadonnées doivent devenir « petites » et consommables afin d’offrir des informations pratiques. Deuxièmement, dans le monde des affaires, nous sommes souvent envahis de tableaux de bord, obnubilés par la science des données, alors que dans le monde ouvrier, c’est ce qui est devant nous qui compte, et c’est sur quoi nous devons porter nos efforts. Troisièmement, il faut se servir de l’Internet des objets et des capteurs pour créer des données exploitables qui suivent l’évolution de la réalité des travailleurs. Quatrièmement, à notre avis, la compétence est un état d’esprit, et tous les humains ont des compétences. Notre travail consiste à fournir aux travailleurs manuels la technologie et les données dont ils ont besoin pour exécuter leurs tâches.
« L’innovation technologique et la création d’emplois ne sont pas incompatibles. »
Imaginez un lieu de travail où, lorsque vous vous approchez d’un objet, vous seriez informé sur son fonctionnement avant même de le demander. Ou imaginez commencer un nouvel emploi, sachant que vous aurez, à votre seule et entière disposition, le collègue le plus intelligent et le plus expérimenté de l’entreprise. Voilà l’avenir façon Iron Man. En dotant les humains de ces outils, il est possible d’augmenter la main-d’œuvre industrielle plutôt que de la remplacer par l’automatisation.
Au-delà de la technologie
Pour créer l’avenir du travail, nous devons aller au-delà de la technologie et mobiliser les acteurs qui contribuent aux obstacles mentionnés plus haut, reconnaître l’impact humain et analyser comment notre société peut favoriser le progrès.
Nous avons besoin de nouveaux principes sociaux qui mettront l’humain au premier plan et qui soutiendront l’économie de demain. Le Forum économique mondial a lancé cette mise en garde : « 65 % des enfants qui entrent à l’école primaire aujourd’hui exerceront un métier qui n’existe pas encore et pour lequel ils n’auront pas été préparés, aggravant la pénurie de compétences et le chômage ». Une réforme de l’éducation et de la formation s’impose. [4] Nous devons revoir nos systèmes d’éducation pour transmettre aux étudiants les compétences dont ils auront besoin, incluant plus de formation technique et une approche plus agile de l’éducation permanente dans un monde en évolution rapide. Et, bien entendu, nous devons mettre l’accent sur les aspects sociaux du progrès et miser sur les facettes de l’humain qui nous élèvent au-dessus de la machine : notre créativité, notre empathie, notre curiosité.
Chez contextere, nous n’envisageons pas un avenir terni par la perte massive d’emplois au profit de l’automatisation. Nous voyons plutôt un avenir qui multiplie les possibilités d’emploi grâce à l’automatisation. Supposer qu’une machine peut faire le travail d’un ouvrier dévalorise l’apport de l’employé qui prend des décisions de minute en minute, des décisions qui influencent le rendement, l’exécution et les coûts. Cela étant, on ne peut nier que le fait d’intégrer de nouvelles technologies comme l’IA au travail entraînera inévitablement des suppressions d’emplois. Mais, si nous parvenons à conjuguer éducation, formation et technologie, nous pourrons réussir une transition sans trop de heurts.
Chaque être humain a des compétences. Les solutions technologiques axées sur l’humain peuvent doter les employés des compétences dont ils ont besoin pour affronter la quatrième révolution industrielle. Introduire l’IA avec sagesse, miser sur l’ingéniosité humaine et réclamer des changements sociaux : voilà comment nous réussirons à amener la main-d’œuvre ouvrière au 21e siècle. Car il est bien plus facile de laisser les gens exprimer leur créativité, leur curiosité et leur empathie que d’humaniser des ordinateurs. Ne soyons ni pessimistes ni utopistes. Occupons-nous plutôt de cette quatrième révolution industrielle, car quelque part, un enfant particulièrement doué prépare déjà la cinquième…
« Car il est bien plus facile de laisser les gens exprimer leur créativité, leur curiosité et leur empathie que d’humaniser des ordinateurs. »
contextere
Contextere permet aux entreprises du Global 2000 et à leur personnel de gagner en productivité et d’améliorer la sécurité tout en réduisant les temps morts. Le logiciel de contextere est utilisé dans de nombreux secteurs industriels, dont l’aérospatiale et la défense, le pétrole et le gaz, l’énergie et les services publics, ainsi que les transports.
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Gabe Batstone
Cofondateur et chef de la direction, contextere
Gabe Batstone est cofondateur et chef de la direction de contextere. Il possède 20 ans d’expérience en développement de logiciels dans de nombreux secteurs d’activités à l’échelle mondiale, incluant des projets liés à la numérisation des champs de pétrole, aux véhicules intelligents, à la réalité virtuelle, à la réalité augmentée et aux mégadonnées. Il détient un baccalauréat en arts appliqués avec spécialisation en système d’information géographique de l’Université Ryerson à Toronto ainsi qu’une maîtrise en administration de l’Université de Baltimore.
Gabe siège au conseil d’administration du Conseil des affaires canadiennes-américaines et en copréside le groupe de réflexion sur le numérique, lequel s’active à la création d’un cadre de travail numérique pour l’ALÉNA. Il est également le fondateur de Teagan’s Voice, un organisme à but non lucratif voué à la protection des droits des enfants et fondé à la suite du meurtre de sa petite fille de 8 ans survenu en 2014.
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