L’intelligence artificielle transforme le recrutement, et ce n’est que le début
L’incidence de la technologie sur le recrutement
La technologie a radicalement transformé les méthodes de travail des employés et des entreprises. Qu’il s’agisse du secteur de la fabrication, de la médecine, de l’agriculture ou des arts, les industries et les organisations du monde entier ont vu la technologie réinventer et améliorer les systèmes et les processus. Le secteur du recrutement n’y fait pas exception. Ces deux dernières décennies, des innovations comme les babillards d’emplois en ligne, les systèmes de suivi des candidatures et les sites de réseautage professionnel ont non seulement numérisé, mais considérablement transformé le processus de candidature et de recrutement. Ces changements devraient représenter une bénédiction pour le secteur, pourtant il s’agit d’une épée à double tranchant.
La disponibilité quasi universelle et la convivialité des outils de recrutement ont entraîné un boom des candidatures; les travailleurs postulent même à des emplois pour lesquels ils n’ont pas les qualifications. Résultat : les recruteurs sont submergés, et des goulots d’étranglement ralentissent le processus. Les CV s’accumulent, et les recruteurs n’ont pas le temps d’évaluer et de trier toutes les candidatures. Des statistiques illustrent bien le problème : selon un sondage de CareerBuilder, 75 % des candidats ayant postulé à un emploi n’ont pas eu de nouvelles de l’employeur. Le problème est particulièrement pressant – et coûteux – dans les secteurs employant une vaste main-d’œuvre payée à l’heure et présentant un roulement élevé, comme les centres d’appels, la vente au détail, l’hôtellerie et les services alimentaires.
Alors que certains secteurs observent une surabondance de candidats, les recruteurs doivent aussi parfois composer avec une pénurie de talents, surtout dans les domaines où le taux de chômage est bas. Un nouveau sondage de Glassdoor révèle que le principal défi de 76 % des responsables d’embauche est d’attirer des candidats de qualité. Les recruteurs sont donc forcés de consacrer des ressources à la recherche de talents à l’externe, ce qui demande beaucoup d’énergie, de temps et d’argent.
« Quand nous aurons mis à profit l’IA, nous évoluerons dans un milieu de recrutement sans friction où les bons candidats seront jumelés au bon emploi au bon moment et au bon endroit. »
L’intelligence artificielle (IA) pourrait bien constituer la solution. S’il peut sembler contre-intuitif de régler à l’aide de la technologie un problème créé par la technologie, des solutions d’IA ont déjà porté leurs fruits au sein de grandes agences de placement et d’entreprises faisant partie du Fortune 500. L’IA peut s’acquitter des tâches répétitives et formatées qui pèsent aux recruteurs, et leur laisser le temps d’assumer des responsabilités à valeur ajoutée, comme réseauter, établir des relations, passer en entrevue des candidats qualifiés et prendre des décisions d’embauche avisées.
L’IA permet une utilisation plus stratégique du temps des recruteurs
Les recruteurs joueront toujours un rôle clé, mais l’IA peut automatiser leurs tâches routinières de manière à accroître leur productivité et à bonifier l’expérience du candidat. On peut par exemple se servir de l’IA pour trouver des candidats à un emploi parmi une vaste banque de données ou pour faciliter l’établissement d’horaires. Des bots évolués, ou assistants, peuvent même « converser » avec les candidats par message texte, clavardage ou courriel à des étapes clés du processus. Ils leur donnent ainsi des précisions sur un poste, évaluent leur niveau d’intérêt, vérifient s’ils correspondent aux critères et répondent même à leurs questions sur l’entreprise ou les fonctions.
Ces assistants au recrutement sont disponibles en tout temps, et ils peuvent être affectés aux plus vastes bassins de talents. Tout au long du processus, ils renvoient des réponses instantanées aux candidats, qu’il s’agisse de divers rappels, de mises à jour ou de rétroaction. L’expérience ainsi proposée reflète les valeurs et l’image de marque de l’entreprise. Grâce à l’automatisation et à l’IA, les professionnels du recrutement peuvent par ailleurs réduire les délais d’entrevue et de recrutement en éliminant les principaux goulots d’étranglement.
L’IA peut aussi servir à recruter des candidats passifs. Elle peut veiller à préserver l’intérêt des candidats et à tenir à jour les profils des banques de données. En entamant selon les besoins une conversation naturelle et active avec des sources internes et externes, elle peut les jumeler à des postes à pourvoir. Cette expérience s’apparentant au dialogue favorise bien plus l’engagement qu’un envoi de masse de courriels, et elle permet aux entreprises d’enfin tirer parti de la mine d’or que représente leur système de suivi des candidatures. À mesure de l’ouverture des postes, les assistants au recrutement peuvent aussi entrer en contact avec des candidats par l’intermédiaire de plusieurs sources – plus besoin pour les recruteurs de fouiller les banques de données et de chercher des pistes.
Quelles sont les compétences humaines que l’IA devrait mettre au service du recrutement?
Les solutions de recrutement fondées sur l’IA ne s’équivalent pas toutes; bon nombre d’entre elles ne sont pas assez élaborées pour saisir les nuances d’une conversation réelle avec un candidat. Les assistants intelligents, dotés de solides capacités conversationnelles, mettent les candidats en confiance et leur offrent une expérience impeccable. Cette confiance favorise leur engagement, ainsi que l’augmentation du taux de conversion. À l’inverse, une solution mal conçue peut donner lieu à un faible engagement, et même à une dégradation de l’expérience du candidat. Alors, à quoi doit-on prêter attention quand on évalue un outil d’IA conversationnel pour appuyer les efforts de recrutement?
Un bot de recrutement élaboré intègre généralement des composantes avancées de traitement du langage naturel et d’apprentissage machine. Ces technologies lui confèrent la capacité de « parler » comme un humain et de saisir les détails d’une conversation.
D’ailleurs, les candidats croient souvent que les bots les plus évolués sont de vraies personnes. Ce n’est pas surprenant, car pendant une conversation, ces bots peuvent déduire le contexte et l’intention, reconnaître les idées hors du contexte, et revenir au sujet initial. Ils traitent par ailleurs les réponses changeantes et celles qui sont trop ou pas assez élaborées – c’est-à-dire quand un répondant fournit plus ou moins de renseignements que ce qui est demandé. Les bots intelligents peuvent aussi suivre les multiples tournures que prend souvent une conversation naturelle, et confirmer leur compréhension pour mettre les candidats en confiance.
« S’il peut sembler contre-intuitif de régler à l’aide de la technologie un problème créé par la technologie, des solutions d’IA ont déjà porté leurs fruits. »
De plus, les bots avancés apprennent de leurs interactions. Quand ils se spécialisent dans un secteur, comme le recrutement, ils sont exposés à une quantité immense de données propres au milieu. S’ils disposent des bases technologiques appropriées, ils peuvent plus rapidement et plus sélectivement apprendre de chaque interaction, gagnant toujours plus en compétence.
Enfin, certains bots peuvent appuyer le recrutement pour plusieurs types d’emplois, dans diverses langues et dans un vaste éventail de régions. Pour maximiser leur portée auprès d’une variété de candidats, les bots devraient communiquer avec eux de la manière qu’ils préfèrent, que ce soit par message texte, par courriel, par une application de messagerie comme WhatsApp et Messenger de Facebook, et même par les babillards et les plateformes de messagerie internes.
Des études confirment les avantages
Dans le cadre d’une étude menée auprès de 100 000 candidats à des postes d’entreposage pour un grand détaillant de vêtements de sport, Mya, l’assistant au recrutement fondé sur l’IA créé par Mya Systems, a entraîné une réduction de 79 % du délai d’entrevue, une hausse de 144 % de la productivité des recruteurs et une conversion 2,5 fois supérieure. Avant l’adoption de Mya, le délai de réponse avoisinait les 10 à 14 jours, et les recruteurs assuraient un suivi auprès de seulement 37 % des candidats. Avec Mya, tous les candidats ont bénéficié d’un suivi immédiatement après la soumission de leur candidature, ce qui a donné lieu à un taux d’achèvement du processus de sèlection de 91 %, et à un taux de satisfaction globale des candidats de 9,8 sur 101.
Quelle sera l’incidence de l’IA sur le secteur du recrutement et le marché de l’emploi?
Il ne fait aucun doute que l’IA améliore l’efficacité du recrutement. Elle libère les recruteurs des tâches répétitives et leur permet de se concentrer sur les responsabilités à valeur ajoutée. Les candidats aussi y trouvent leur compte, car ils reçoivent une réponse rapide et intelligente à leur candidature, ils profitent d’un processus de recrutement accéléré et ils restent moins longtemps sans emploi.
En utilisant l’IA pour élargir le processus de recrutement, les entreprises bénéficieront de gains en efficacité, pourvoiront plus rapidement les postes vacants et pourront donc consacrer plus de temps au perfectionnement du talent à l’interne. Quand nous aurons mis à profit l’IA, nous évoluerons dans un milieu de recrutement sans friction où les bons candidats seront jumelés au bon emploi au bon moment et au bon endroit.
Je suis déterminé à collaborer avec les esprits les plus brillants pour explorer d’autres manières d’améliorer le recrutement au moyen de l’intelligence artificielle. Ma passion – et ma principale ambition – c’est de créer un marché de l’emploi beaucoup plus efficace grâce à l’IA. Et nous sommes bien en voie d’y arriver.
Eyal Grayevsky
Chef de la direction et cofondateur, Mya Systems
Eyal Grayevsky est chef de la direction et cofondateur de Mya Systems, auparavant connue sous le nom de FirstJob. Lancé en 2016, Mya, l’assistant au recrutement fondé sur l’IA de Mya Systems, s’est rapidement imposé comme l’outil indispensable du secteur pour accroître l’efficacité et améliorer l’expérience des candidats et des recruteurs. Mya Systems a entre autres été reconnue par l’AI 100 de CB Insights, le rapport Disruptions 2017 de Bersin by Deloitte et le K50 de Kairos Society. M. Grayevsky cumule plus de 12 ans d’expérience du secteur, notamment en ayant codirigé l’agence de recrutement de sa famille et fondé FirstJob, un marché de l’emploi pour les talents amorçant leur carrière. M. Grayevsky est également associé fondateur de DoubleTap Ventures, une communauté où les entrepreneurs échangent des conseils.
LinkedIn | Mya Systems
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