Les possibilités des nouvelles technologies

La prochaine révolution technologique étant inéluctable, comment ne pas nous demander quelle en sera l’incidence sur nos emplois? Une vision du futur nous parle d’un monde qui, au fil des avancées technologiques, tombe peu à peu sous la coupe d’ordinateurs et de robots dont la conscience ne cesse d’évoluer. C’est bien sûr une lecture très hollywoodienne, mais on ne peut nier que l’automatisation est aujourd’hui une réalité du monde du travail. Toutefois, les bouleversements technologiques créent aussi des débouchés professionnels.

En dix ans comme recruteur au sein de nombreuses industries, j’en suis venu à envisager l’avenir comme Eric Schmidt, ancien président exécutif d’Alphabet Inc., l’a décrit dans une conférence donnée à Viva Tech : « Le futur, c’est vous et un ordinateur, pas vous remplacé par un ordinateur. » Par ailleurs, mon expérience m’a appris qu’il faut considérer deux grands facteurs lorsque nous pensons à demain :

  1. La technologie ne cessera jamais de progresser.
  2. Le vieillissement de la population entraînera un déclin de la main-d’œuvre qualifiée.

Voilà deux raisons d’être optimistes. Si nous apprivoisons la technologie au fil de notre éducation et de nos expériences de travail, nous serons en mesure de saisir les possibilités qui se présenteront.

« Nouvelles » technologies

Tout n’est pas noir pour les travailleurs. Bien sûr, l’automatisation aura un grand effet sur nos tâches – on le mesure déjà –, mais la présence humaine sera toujours nécessaire.

Ainsi, quand j’ai commencé à recruter des gestionnaires de projet dans l’industrie de la construction, je m’intéressais surtout à deux critères : leur expérience en la matière (taille, portée et valeur des projets) et leur recours à Microsoft Excel comme outil d’estimation. Désormais, l’expérience m’importe toujours, mais j’évalue aussi leurs compétences informatiques : le candidat maîtrise-t-il la conception assistée par ordinateur (CAO), la modélisation des données d’un bâtiment et les logiciels d’établissement d’horaire, de planification et d’estimation? Le domaine de la construction est dynamisé par toutes sortes de changements, notamment par les outils de réalité virtuelle, qui ont pris le pas sur les plans papier d’autrefois (ce qu’on appelle les « bleus »). Mais on n’a pas remplacé les travailleurs : on cherche simplement de nouvelles compétences et aptitudes chez les candidats.

La vie après les baby-boomers

Selon Statistique Canada, en 2016, la population en âge de travailler était composée à 36 % de 55 ans et plus, la plus forte proportion depuis 1976, année où on a entrepris de compiler ces données. D’ici 2026, ce pourcentage devrait atteindre 40 %. Or, les baby-boomers étant plus nombreux que les jeunes, nul doute que le fossé se creuse entre le nombre de gens qui s’apprêtent à quitter le marché du travail et le nombre de jeunes remplaçants qui y font leur entrée.

En d’autres mots, la technologie risque d’altérer la nature profonde de nos emplois, mais elle donnera aussi naissance à de nouveaux métiers – et à une foule de postes à combler.

Pensons, par exemple, aux logiciels de modélisation des données d’un bâtiment, qui rassemblent les tâches de construction et d’ingénierie et favorisent ainsi la collaboration entre ces industries. Autrefois, quand les baby-boomers érigeaient des structures, ils comptaient sur leurs bleus et un crayon, et les documents papier circulaient au bureau ou sur le site. Ces professionnels sont maintenant plus enclins à recourir aux outils numériques, qui rendent les processus de conception et de construction plus efficaces. Et qui dit nouvelles technologies dit avenues inexplorées : des postes récemment créés, comme ceux de coordonnateur ou de concepteur de logiciels de modélisation, deviendront communs à mesure que les entreprises adopteront ces logiciels.

Or, la technologie ne fait pas que créer de nouveaux emplois dans des industries existantes : l’innovation entraîne le marché du travail vers d’autres secteurs.

« Nul doute que le fossé se creuse entre le nombre de gens qui s’apprêtent à quitter le marché du travail et le nombre de jeunes remplaçants qui y font leur entrée. »

Celui des énergies alternatives m’intéresse tout particulièrement. Les combustibles fossiles demeureront bien sûr une source d’approvisionnement majeure, mais on note une formidable croissance des énergies renouvelables. Selon un nouveau rapport produit par The Delphi Group pour le compte de l’Association canadienne de l’énergie éolienne, le plan du gouvernement albertain, qui compte bonifier de 5 000 mégawatts son parc d’énergies renouvelables d’ici 2030, créera près de 15 000 années d’emploi. Bon nombre des compétences et des métiers nécessaires au développement de ces projets éoliens – pensons notamment à ce qui touche l’ingénierie, la construction, l’exploitation et l’entretien – se trouvent déjà dans le secteur des énergies fossiles et sont transférables. Ainsi, s’il y a 10 ans à peine un ingénieur en mécanique concevait des installations industrielles, des édifices commerciaux ou des oléoducs, celui qui demeure à la fine pointe des avancées technologiques peut maintenant imaginer les systèmes mécaniques au cœur de projets d’énergie éolienne, marémotrice, solaire ou géothermique. Ce secteur en étant encore à ses balbutiements, ses acteurs ont beau jeu d’en façonner l’avenir. C’est donc une période fort stimulante, car à l’avènement d’une nouvelle ère énergétique correspondent de multiples possibilités professionnelles.

Le recruteur a le devoir de rester à l’affût des postes qui naissent des avancées technologiques. Il doit aussi renseigner les chercheurs d’emploi d’aujourd’hui et de demain à propos des secteurs où la pénurie de main-d’œuvre semble inévitable : c’est ainsi qu’il les motivera à axer leurs études, leur carrière et leur perfectionnement sur des industries émergentes. Enfin, il doit concurremment collaborer avec nos clients à la création d’occasions de formation en milieu de travail pour que chaque industrie puisse compter sur une main-d’œuvre qualifiée pendant des années.

Jared Fabian, RPR, Conseiller en recrutement, Roevin

Jared Fabian, RPR

Conseiller en recrutement, Roevin

Conseiller en recrutement pour Roevin, Jared Fabian est constamment à l’affût des dernières tendances en ingénierie. Recruteur depuis 10 ans, il connaît très bien toutes les étapes du processus de recrutement dans les secteurs de l’ingénierie, des mines et de la construction. Jared est déterminé à nouer des relations à long terme profitables avec ses clients; c’est pourquoi il est passé maître dans l’art de concilier les besoins du client et les tendances du marché. Titulaire d’un diplôme en technologie du génie du bâtiment de l’Institut de technologie du nord de l’Alberta et détenteur du titre de recruteur autorisé décerné par l’Institute of Professional Management, Jared fait beaucoup de bénévolat, notamment pour les organismes FRDJ, Win4Youth et YESS.

LinkedIn | Roevin

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Cet article est tiré du magazine Lead numéro 22. Vous aimez? Abonnez-vous pour ne rien manquer!

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