Le présent article a initialement été publié dans le blogue #FutuHReInsight du Groupe Adecco.
La COVID-19 a des répercussions dévastatrices sur les jeunes travailleurs. Selon l’Organisation internationale du Travail, la fermeture des écoles, des universités et des centres de formation a durement touché plus de 70 % des jeunes qui étudient ou qui allient travail et études. De plus, 43 % des travailleurs de 18 à 24 ans disent que leur productivité a diminué depuis qu’ils font du télétravail, cette nouvelle réalité à laquelle nous sommes confrontés.
Ce climat éprouvant bouscule et retarde la carrière des jeunes, qui risquent de présenter un déficit de compétences. On assisterait alors à l’avènement de la génération du confinement. L’incertitude quant à l’avenir du travail, conjuguée à l’évolution rapide des exigences à l’égard des compétences et de l’expérience, complique la donne pour les jeunes travailleurs.
Lors de la table ronde Young Leaders on the Future of Work, tenue lors de FU.SE 2020, les finalistes du programme PDG pour un mois du Groupe Adecco – Danny Elnatour, Iris Maréchal, Teodor Zhekov, Sara Ettiss et Kai Nestor – ont présenté le point de vue des jeunes.
Animée par Alexandra Robinson, présidente de l’AIESEC, soit la plus grande organisation dirigée par des jeunes au monde, cette discussion inspirante a mis au jour les convictions, les espoirs et les craintes de cette génération, qui doit prendre part à la conversation sur l’avenir du travail.
Adapter ses compétences grâce à l’apprentissage continu
Impossible de prédire les compétences qui seront convoitées dans l’avenir. Le monde du travail évolue et se numérise à une vitesse folle. Il est tout de même admis qu’avec l’automatisation des tâches humaines, les compétences générales deviendront incontournables.
Le panel a convenu que les compétences générales prendront dorénavant plus d’importance que les compétences spécialisées. En particulier, l’apprentissage continu axé sur l’adaptation au changement, à l’incertitude et à l’auto-apprentissage, aidera les travailleurs à tirer leur épingle du jeu dans le marché du travail incertain. Sara Ettiss a ajouté qu’avec l’apprentissage continu, « peu importe le changement qui se produira, vous serez préparé ».
Même s’il a convenu de l’importance des compétences générales, Danny Elnatour a relevé que dans le contexte actuel, un jeune faisant son entrée sur le marché du travail « ne peut pas s’attendre à avoir des responsabilités et une autonomie s’il n’a que des compétences générales à offrir. Il faut des compétences spécialisées pour faire ses preuves. Les compétences générales prendront de l’importance plus tard, pour montrer son ouverture à l’apprentissage. »
Les jeunes travailleurs doivent donc posséder des compétences générales et spécialisées. Au fil de l’évolution du monde du travail et de l’automatisation des tâches, tous les travailleurs devront miser sur l’apprentissage continu.
La diversité et l’inclusion, une source d’inspiration
L’un des grands thèmes de FU.SE 2020 était l’inclusion et la diversité au sein de la main-d’œuvre. La pandémie de COVID-19 a creusé les inégalités, les groupes marginalisés ayant été plus durement éprouvés. En fait, un jeune sur huit a été privé d’accès à la formation et à l’emploi pendant cette crise dévastatrice.
Reconnaissant qu’il y a lieu de changer systématiquement la vision de la diversité des employeurs et des travailleurs, l’animatrice Alexandra Robinson a demandé aux panélistes s’ils accepteraient une diminution de salaire de 10 % pour travailler dans un milieu diversifié. Ils ont tous répondu oui.
Et ces jeunes leaders envisagent avec optimisme un avenir plus inclusif. Ils partagent tous la conviction inspirante que la diversité ouvre la porte à de nouvelles idées et à différents points de vue.
Selon Iris Maréchal, pour être un bon leader, « on doit travailler dans un milieu diversifié et susciter des discussions concrètes qui permettent à chacun d’apprendre ». Des milieux de travail créatifs et inspirants jetteront les bases d’un avenir plus prospère pour toute la société. En plus, qui dit diversité de la main-d’œuvre, dit diversité de la direction : c’est toute la structure du monde du travail qui en profitera.
Accepter l’automatisation
Les jeunes, qui ont la fibre entrepreneuriale et qui sont créatifs et à l’aise avec les technologies, trouveront plus facilement leurs repères dans ce monde qui se numérise rapidement. Le panel de jeunes leaders a certainement exprimé sa confiance et son optimisme lors d’une discussion enrichissante sur l’automatisation et l’avenir de la collaboration homme-machine.
Pour rester attrayant, employable et efficace, chaque travailleur doit intégrer les machines à sa boîte d’outils. Teodor Zhekov insiste : « Il est primordial de collaborer avec la machine, qui permet des gains d’efficacité considérables. » Même pour les emplois axés sur les compétences générales, comme politicien ou travailleur social, la collaboration avec la machine sera dorénavant essentielle.
Le modèle de travail hybride
Le récent essor du télétravail – rendu nécessaire par la pandémie de COVID-19 – a remis en question l’avenir du lieu de travail traditionnel. Retournerons-nous au bureau? Ou un modèle hybride, alliant travail à distance et sur place, s’imposera-t-il comme la nouvelle norme?
Pour un travailleur qui commence sa carrière, le télétravail a certains inconvénients. À distance, sans le recours au langage corporel, la communication avec les collègues est plus compliquée. Il est aussi plus difficile de sentir l’humeur d’une personne ou d’un groupe, surtout pour les jeunes sans expérience.
Bien que le panel ait convenu que le modèle hybride deviendrait la norme, Kai Nestor a révélé qu’il pourrait représenter un obstacle à l’avancement professionnel : « Le contact n’est pas la même à distance. C’est aussi très difficile d’établir des relations de mentorat. »
La difficulté de rencontrer un mentor en personne et de créer des liens avec les leaders nuira donc aux jeunes en début de carrière. Ceux-ci devront s’adapter à ce milieu de travail numérique et apprendre à créer des liens virtuels solides avec leurs collègues, leurs supérieurs et leurs mentors.
Façonner l’avenir
Pour assurer la viabilité du monde du travail, nous devons comprendre les difficultés que rencontrent les jeunes travailleurs. Ils sont, après tout, les leaders de demain. Heureusement, comme l’ont clairement montré les participants de la table ronde Young Leaders on the Future of Work de FU.SE 2020, ces jeunes ont la motivation et les compétences nécessaires pour relever les défis qui les attendent.
Les leaders d’aujourd’hui ont le devoir de continuer d’inclure les jeunes dans les discussions sur l’avenir du travail. Nous devons les laisser créer – et non leur imposer – un monde du travail inclusif et diversifié.
Vous pouvez visionner la table ronde
Young Leaders on the Future of Work de FU.SE 2020
ici.