Tout au long du mois de juin, j’ai eu la chance de travailler aux côtés de Janelle Bieler à titre de PDG d’Adecco Canada pour un mois. Nous avons discuté de l’importance de la diversité au travail et abordé les façons de susciter des changements transformateurs. Voici les grandes lignes de notre conversation.
Le leadership au féminin
Lorsque je me suis jointe à Adecco, j’ai tout de suite remarqué que l’équipe de direction canadienne était composée majoritairement de femmes. Du haut de mon jeune âge, j’ai trouvé cela rafraîchissant. Je suis reconnaissante d’avoir pu travailler dans une entreprise où les femmes ont voix au chapitre.
Mylene Tu : À quel point est-ce important que les femmes participent aux négociations et occupent des postes de direction?
Janelle Bieler : C’est extrêmement important : pendant très longtemps, on nous l’a refusé. Heureusement, la situation a bien changé. Des pionnières ont ouvert la voie, mais nous devons absolument poursuivre leur travail en nous entraidant. Lorsque nous nous soutenons mutuellement et que nous n’avons pas peur de demander de l’aide, tout le monde en sort gagnant.
MT : Comment la diversité en général influence-t-elle l’avenir du travail?
JB : La diversité de pensée est tout aussi importante que la représentation et l’inclusion dans la main-d’œuvre. Les différences d’origine, d’expérience et de culture, entre autres, nous aident à nous adapter au changement, qu’il soit amené par la technologie ou par d’autres facteurs. Pour être équitable et diversifié, un milieu de travail devrait offrir à tous et toutes l’occasion d’avancer, de recevoir un salaire égal et de bénéficier d’une formation et d’un mentorat. Pour ce qui est de l’inclusion, si les gens n’ont pas l’impression de pouvoir être authentiques au quotidien, les efforts consentis en matière de diversité seront réduits à néant. Il faut de la diversité, de l’équité et de l’inclusion pour opérer un changement dans une entreprise. Cela dit, nous sommes parfois trop prompts à promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion à l’externe; nous devrions d’abord nous regarder dans le miroir et améliorer la situation au sein même de notre organisation. Rien qu’au cours des six derniers mois, Adecco a promu environ 20 % de ses employés afin de renforcer ses effectifs.
Qui dit époque mouvementée, dit changement
En tant que PDG pour un mois, j’ai rejoint Adecco Canada à un moment de grande effervescence : les équipes se préparaient à affronter une des périodes les plus chargées de l’année. De ma position privilégiée, j’ai vu Janelle adopter une approche axée sur les personnes pour transformer l’organisation et la rendre plus efficace.
MT : En cette période de pandémie, quelle a été la clé du succès pour Adecco Canada?
JB : La pandémie nous a donné l’occasion de revoir nos méthodes et de penser non pas au court terme, mais aux possibilités d’évolution et de croissance à long terme. C’est le secret de la transformation chez Adecco – cette vision nous a permis de réévaluer notre façon de travailler et de repérer les éléments que nous pouvons changer. Nous nous sommes posé la question suivante :
« Comment introduire une méthode de travail plus efficace pour nos employés? »
Les principales clés du succès en cette période de changement ont été les suivantes :
- Transparence, transparence, transparence : nous avons clairement expliqué nos projets et les raisons qui les motivent.
- Empathie : nous nous sommes mis à la place des gens directement touchés par les changements.
MT : De nombreuses entreprises ont vu leurs employés démissionner alors qu’elles devaient composer avec la « nouvelle normalité ». À quoi les employeurs doivent-ils songer pour rester concurrentiels sur le marché du travail?
JB : L’engagement des employés est crucial pour la rétention et la compétitivité. La pandémie a incité les gens à réévaluer leur milieu de travail, à se demander si leur emploi leur convenait et à réfléchir au soutien offert par leur employeur. Pour améliorer la situation, les organisations doivent donner à leurs gestionnaires et à leurs dirigeants les moyens d’évaluer la santé mentale de leurs collègues et de comprendre réellement comment ils se portent. Elles devraient également tenir compte des mouvements sociaux qui prennent de l’ampleur sur le globe et de leurs répercussions. Les gens cherchent à travailler pour des entreprises authentiques dont les idéaux correspondent aux leurs.
Réflexion sur le programme « PDG pour un mois »
Mon expérience chez Adecco a été unique en son genre. Au fil des réunions, des projets et de mes rencontres, j’en ai appris davantage sur la gestion d’équipe et le passage à l’action. L’expérience a été une occasion d’apprentissage non seulement pour moi, mais aussi pour Janelle.
MT : Qu’avez-vous retenu de notre collaboration et du programme « PDG pour un mois »?
JB : Comme c’était la première fois que je travaillais avec une PDG pour un mois, j’ai dû faire davantage attention à mon horaire. Le fait qu’une autre personne se joigne à moi à chaque réunion m’a fait réfléchir plus profondément aux effets de ces rencontres et aux moyens d’améliorer l’efficacité. De même, vous m’avez aidée à repenser la communication au sein de l’organisation. Qu’il s’agisse de la façon dont nous communiquons à distance et créons une communauté, de la manière dont nous conduisons les réunions ou du mode d’organisation de nos assemblées publiques, cette nouvelle perspective a été précieuse.
MT : Qu’avez-vous préféré dans ce programme?
JB : J’ai beaucoup aimé nos conversations à la fin de chaque journée, où nous revenions sur ce que vous aviez appris et sur vos objectifs. J’ai aimé pouvoir vous encadrer et vous aider à envisager votre carrière dans son ensemble.
MT : Avez-vous un dernier conseil à donner aux jeunes ou aux futurs candidats au programme?
JB : Qu’il s’agisse du programme « PDG pour un mois », d’une relation de mentorat ou de toute autre occasion, plus vous irez sur le terrain et entrerez en contact avec des personnes issues de domaines variés, mieux vous serez équipés pour faire ce que vous voulez dans la vie. Ces expériences, jumelées à de simples discussions avec des personnes différentes, vous permettront d’enrichir votre pensée et d’ajouter des cordes à votre arc.
Le programme « PDG pour un mois » a constitué un défi pour moi et m’a donné l’occasion d’agir concrètement au sein d’une grande organisation. Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir eu l’occasion de travailler chez Adecco, avec Janelle Bieler. C’était une expérience extraordinaire et j’ai hâte de voir ce que l’avenir nous réserve, à moi et à Adecco.
À propos de l’autrice
Mylene Tu a été choisie parmi un groupe talentueux d’étudiants et de jeunes professionnels au pays pour devenir PDG d’Adecco Canada pendant un mois. Entrepreneuse sociale basée à l’Université de Waterloo et titulaire d’une mineure en entrepreneuriat, Mylene est étudiante de troisième année en organisation de la gestion. Mylene est cofondatrice et directrice générale de Lumaki Labs, une jeune entreprise spécialisée dans les technologies de l’éducation, dont la mission consiste à révolutionner le marché du travail grâce à des stages virtuels.
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